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Dj EMIXAM : « Je peux te mixer un opéra en version reggaeton »
Son truc

Côté pile c'est Maxime SENE, producteur à Radio Nostalgie. Son job, c'est réaliser des pubs, des émissions préenregistrées, jingles et sweepers, bref tout le travail technique.
Côté face c'est DJ EMIXAM, programmeur de son, spécialisé dans le Hip Hop, R & B, Dancehall et Reggaeton. Son truc, ce sont les remix. « Je peux te mixer un opéra en version reggaeton », aime – t – il à répéter.
DJ EMIXAM a déjà collaboré avec plusieurs rappeurs sénégalais et prépare en ce moment une mixtape qui sera vraiment une bombe, promet – il.
Entretien.

Peut-on savoir comment vous avez démarré dans le dj ' ing ?

J'ai appris le job aux Etats-Unis, à New York, et là je suis venu pour apporter mon grain de sel au mouvement Hip Hop. J'ai toujours aimé le son, la musique. Et puis j'avais un cousin qui m'a carrément lancé dans le deal. C'était un grand DJ aux Etats-Unis. Il m'envoyait souvent des mixtapes qui déchiraient et cela me donnait envie de faire ça. Et j'avoue que ce n'était pas facile au début.

Et comment vous l'avez appris exactement ? Dans une école ?

Au début c'est avec mon cousin que j'ai démarré, en apprenant quelques rudiments. Et puis quand je suis allé aux Etats-Unis, j'ai intégré une école, « Academic Music Contempory ». C'est là-bas que j'ai appris la programmation des sons, le dj ' ing, comment remixer les sons, et puis la production aussi. Ce que je sais faire en ce moment, ça m'a pris cinq ans pour le maîtriser. Mais bon, il y a des choses que j'ai apprises de moi-même, de petites astuces. Parce que je pense qu'il y a des choses qu'on n'apprend jamais dans une école mais qui viennent avec la pratique. Mais je pense que pour faire un bon DJ, il faut d'abord avoir l'oreille musicale. C'est très important. Je dois aussi préciser que je n'ai pas encore terminé mes cours à l'Academic Music. Il me reste trois années à boucler pour sortir avec un diplôme. Mais j'ai quand même la base, les fondamentaux.

Et depuis votre retour au Sénégal, qu'est ce que vous avez fait ?

Là je prepare une mixtape, qui doit sortir bientôt, en collaboration avec Diggy de Darou Salam. L'idée c'est de rassembler plusieurs rappeurs sénégalais sur des instru que j'ai créés et des productions d'autres personnes et moi je vais remixer le tout. Ce sera un délire d'une heure non stop. En réalité on avait tout fait et la première mixtape devait sortir en septembre, mais on a eu des problèmes avec la machine, et là on est en train de tout reprendre à zéro. Et normalement tout sera fin prêt pour décembre.
Sinon j'ai déjà eu à bossé avec Deug E Tee, Nix, Illégal Sen, Big D, Yatfu.... En fait ils ont eu à poser sur des sons que j'ai réalisés.

Qu'est ce qui vous a poussé à produire cette mixtape ?

Mon ambition c'est apporter ma touche personnelle sur tout ce qui se fait dans le Hip Hop au Sénégal. Innover en quelque sorte. Puisque ce qu'on a l'habitude d'entendre ici ce n'est pas vraiment des mixtapes. Parce les vraies mixtapes, on y trouve tout. Des remixes, des scratchs, tout ce délire là quoi. Donc c'est ce que je veux vraiment faire

Quels sont les autres projets sur lesquels vous travaillez en ce moment ?

Là je suis en train de créer mon propre label. Le « Doggy House Production ». En ce moment je suis entrain de me battre pour ça. Je suis entrain de réunir tous les matos qui doit aller avec. Ce sera un studio audiovisuel, pour la production de sons et la réalisation de clips vidéo. En ce moment je bosse avec des amis, nous sommes ensemble sur le projet. C'est Cash Money et Micaphone. C'est un projet qui me tient beaucoup à cœur et j'espère vraiment qu'il va aboutir. En tout cas je me démène pour ça. Parce que ça fait plus de six ans que je suis dessus.
J'ai quelques connections aux Etats-Unis, des amis qui veulent investir dans mon projet. Mais avant il faut que je leur fasse écouter ma mixtape et ça les branche, ce sera marché conclu, ils vont se décider de m'accompagner dans l'aventure.

Y a-t-il des DJ à Dakar qui ont déjà réalisé des mixtapes ?

Non, pas à ma connaissance. J'ai appris que GEE BAYS (DJ de PEE FROISS) travaillait sur un truc de ce genre mais je ne sais pas pourquoi son produit n'est pas sorti. Sinon j'avoue que je n'en connais pas qui le font en ce moment.

Vous êtes producteur à Radio Nostalgie. Ce n'est pas difficile de concilier le travail à la radio et celui de DJ ?

J'avoue que c'est un peu difficile, parce qu'il faut quand même suffisamment de temps pour faire correctement mon travail à la radio et ensuite me consacrer à ma passion qu'est la musique. Créer, rechercher des sons, ça demande beaucoup de temps. Mais le soir à la maison je me consacre exclusivement à ça, puisque j'ai du matos à la maison.

Et comment vous voyez l'évolution du mouvement Hip Hop en ce moment ?

Le problème c'est que les producteurs ici ne font suffisamment confiance aux rappeurs. Ce qui fait que l'investissement manque. Et quand il n y pas d'investissement, c'est assez difficile pour tout le mouvement. C'est ce qui manque vraiment. Mais dans le même temps je pense que nous, qui évoluons dans le Hip Hop nous devons aussi beaucoup innover. Il n' y a que cela qui fait avancer les choses. Pour le domaine que je maîtrise le plus qui est le DJaying et la production musicale, j'estime qu'il nous manque les mixtapes par exemple, comme ce qui se fait aux Etats-Unis, avec les DJ Clue et autres. C'est ce que moi je veux déjà lancer ici comme initiative pour voir ce que ça va donner.

Qui sont les rappeurs avec lesquels tu vas travailler sur la mixtape ?

Là j'ai déjà l'accord de plusieurs rappeurs. Tels que les gars de Chronik 2 H, Nix, Deug E Tee, LZ3, Yatfu, Big D, bref, ils sont nombreux. Ce sera une heure non stop de sons hip hop, dancehall, reggaeton. Normalement ça doit sortir en décembre pour les fêtes de fin d'année et je promets que ça va être très balèze. Une vraie bombe.

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